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CONTE POUR ENFANTS

Les souhaits ridicules

Dans une forêt lointaine,
vivaient pauvrement
un bûcheron Blaise
et son épouse Fanchon ...



CONTE DE CHARLES PERRAULT POUR ENFANTS


   
LES SOUHAITS RIDICULES
Il était une fois dans une forêt lointaine, un bûcheron Blaise qui vivait tant bien que mal dans une modeste cabane en compagnie de son épouse Fanchon.

Jupiter, touché par la détresse du pauvre bûcheron lui accorda d’exaucer trois voeux les plus chers et prend soin de lui recommander la prudence avant que de les prononcer.

Il raconta à son retour à sa femme ce qui lui était arrivé.

Qu'allons nous donc souhaiter ma femme comme souhaits ? Des coffres remplis d'or ? - À quoi nous servirait la richesse si nous venons à tomber malades ? Peut-être faudrait-il souhaiter la santé ? - Tu as raison Fanchon, peut-être le premier souhait doit être celui de la santé ... comme c'est difficile de choisir.

Ils restèrent là pensifs, tant bien qu'ils commencèrent à avoir faim. - Ah! tout cela m'a creusé et je souhaiterai bien voir là tout de suite une bonne livre de bon boudin frais ! dit le bûcheron. Aussitôt demandé, aussitôt exaucé. Les reproches de sa femme sont tels qu’il la maudit et souhaite que le boudin lui pende au bout du nez. Et, tout aussitôt, la bonne livre de boudin frais vint tranquillement se coller sur le nez de la pauvre femme !

La situation était incongrue et cocasse ! Alors que pour la première fois de leur vie ils allaient pouvoir réaliser leurs rêves, elle se retrouvait là, devant leur pauvre cabane, un boudin lui pendant au nez ! Il ne resta plus à Blaise qu’un seul voeu et pour réparer la disgrâce de sa femme. - Eh bien, ma petite Fanchonnette, bredouilla-t-il au bout de quelques minutes de silence, plus besoin de nous tracasser pour trouver le troisième souhait ... la seule chose que je désire maintenant c'est que ce boudin retourne dans le plat et que tu redeviennes aussi jolie qu'avant avec ton si mignon petit bout de nez ...

Et, ce souhait énoncé, le boudin quitta la figure de Fanchon et elle se retrouva comme elle était au début de l'histoire. Voilà bien notre bonheur Fanchon, plus que toutes les pièces d'or du monde et tous les souhaits qui causent du tracas, je préfère ton minois et ta douce et tendre compagnie.
- Charles Perrault (1628-1703) -

 

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