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CONTE POUR ENFANTS

La belle et la bête

Pour sauver son père
Belle, vit auprès de la bête
ignorant que ce monstre
est un prince charmant ...



CONTE DE JEANNE-MARIE LEPRINCE DE BEAUMONT


   
LA BELLE ET LA BÊTE
Il était une fois un marchand, qui était extrêmement riche. Il avait six enfants, trois garçons et trois filles.

Les deux aînées trop coquettes et très égoïstes avaient beaucoup d'orgueil, parce qu'elles étaient riches. Elles faisaient les dames, et ne voulaient pas recevoir les visites des autres filles de marchands.

la cadette surtout se faisait admirer, et on ne l'appelait, quand elle était petite, que la belle enfant. Elle préférait lire et remercier tous les prétendants qui voulaient l'épouser.

Tout d'un coup, le marchand perdit son bien, et il ne lui resta qu'une petite maison de campagne, bien loin de la ville. Il dit en pleurant à ses enfants, qu'il fallait aller demeurer dans cette maison, et qu'en travaillant comme des paysans, ils y pourraient vivre.

Ses deux filles aînées répondirent qu'elles ne voulaient pas quitter la ville, et qu'elles avaient plusieurs amants, qui seraient trop heureux de les épouser.

Quand à Belle, elle s'adapta aux circonstances et serva sa famille en toute simplicité, se consacrant exclusivement aux tâches ménagères et fermières.

Alors que le marchand partit récupérer le chargement d'un vaisseau pour sortir ses enfants de la misère, les deux soeurs aînées, très prétentieuses, lui demandèrent de leur rapporter des robes, des palatines, des coiffures, et toutes sortes de bagatelles.

Belle demanda une rose. Malheureusement, quand il fut arrivé, on lui fit un procès pour ses marchandises, et après avoir eu beaucoup de peine, il revint aussi pauvre qu'il était auparavant.

Sur le chemin du retour, il vit une grande lumière, mais qui paraissait bien éloignée. Il marcha de ce côté-là, et vit et découvrit un château désert mais accueillant : la table était mise. Il dîna puis s'endormit.

Le lendemain matin, en quittant le château, le bonhomme, passa sous un berceau de roses, il se souvint que la Belle lui en avait demandé, et cueillit une branche, où il y en avait plusieurs. En même temps, il entendit un grand bruit, et vit venir à lui une bête si horrible, qu'il fut tout prêt de s'évanouir.

Elle le menaça d'abord de le tuer. Puis, la Bête promit au père de le laisser en vie s'il lui livre en échange une de ses filles.

Il jura donc de revenir, et la Bête lui dit qu'il pouvait partir quand il voudrait. Le marchand retourna dans la chambre où il avait couché et remplit un coffre d'une grande quantité de pièces d'or, que la Bête lui fera porter chez lui. Cet or servira à doter ses filles.

La Belle, la cadette, est prête à se sacrifier pour sauver son père de la menace de la Bête. Non, ma soeur, lui dirent ses trois frères, vous ne mourrez pas, nous irons trouver ce monstre, et nous périrons sous ses coups, si nous ne pouvons le tuer.

Le cheval conduit la Belle et son père au château de la Bête puis le bonhomme entra avec sa fille dans la grande salle, où ils trouvèrent une table, magnifiquement servie, avec deux couverts.

Le marchand n'avait pas le coeur de manger mais Belle, s'efforçant de paraître tranquille, se mit à table, et servit La Bête.

La Bête ordonna au père de repartir et de lui laisser la Belle, qui reconnaît être venue de son plein gré.

La Belle apprendra jour après jour à respecter et à aimer l'horrible Bête.

Celle-ci l'aimait au point de l'autoriser à partir retrouver son père, mais pour huit jours seulement. Une bague, posée sur la table, lui permettra de voyager dans l'espace et dans le temps.

La Belle rejoigna son père ; ses frères sont à l'armée et ses soeurs sont mal mariées : plus jalouses encore de la Belle, elles la retiennent deux jours de plus afin de provoquer la Bête.

La Belle vit dans un rêve la Bête agonisante qui lui reprochait de ne pas avoir tenu sa promesse. La Belle rejoindra la Bête et lui avoua son amour.

Quelle fut sa surprise ! La Bête avait disparu, et elle ne vit plus à ses pieds qu'un prince plus beau que l'amour, qui la remerciait d'avoir fini son enchantement.

La Belle, agréablement surprise, donna la main à ce beau prince pour se relever. Ils allèrent ensemble au château, et la Belle manqua mourir de joie, en trouvant dans la grande salle son père, et toute sa famille, que la fée, qui lui était apparue en songe, avait transportés au château.

Belle, lui dit la fée, venez recevoir la récompense de votre bon choix : vous avez préféré la vertu à la beauté et à l'esprit, vous méritez de trouver toutes ces qualités réunies en une même personne. Vous allez devenir une grande reine : j'espère que le trône ne détruira pas vos vertus.

Pour vous, mesdemoiselles, dit la fée aux deux soeurs de Belle, je connais votre coeur, et toute la malice qu'il enferme. Devenez deux statues ; mais conservez toute votre raison sous la pierre qui vous enveloppera. Vous demeurerez à la porte du palais de votre soeur, et je ne vous impose point d'autre peine, que d'être témoins de son bonheur.

Dans le moment la fée donna un coup de baguette, qui transporta tous ceux qui étaient dans cette salle, dans le royaume du prince. Ses sujets le virent avec joie, et il épousa la Belle, qui vécut avec lui fort longtemps, et dans un bonheur parfait, parce qu'il était fondé sur la vertu.
- Jeanne-Marie Leprince De Beaumont (1711 - 1780) -

 

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